Introduction

Qu’y a-t-il de plus complexe que les natures masculine et féminine ? Aussi les quelques pages de cette introduction sont-elles, cher lecteur et chère lectrice, nécessaires pour comprendre le sens de ce livre. Car il est utile que l’on connaisse l’angle sous lequel s’est volontairement placé le chercheur pour mener à bien ses travaux.

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Objections et réponses sur la démarche employée

L’homme et la femme sont considérés, dans cet ouvrage, uniquement à une période limitée de leur évolution, à savoir dans leur maturité biologique. C’est donc une étude statique. Certes, je fais appel à des observations recueillies au cours de l’existence des individus, mais le procédé ne doit pas vous induire en erreur ; ce n’est là qu’un simple moyen de faire mieux ressortir ce qui caractérise les sexes dans leurs différences.

D’aucuns pourraient penser que cette façon de procéder est entachée, par principe, d’erreur puisque la nature humaine est continuellement en évolution et que vouloir la figer en un instant, c’est laisser la réalité s’échapper dans sa complexité réelle.

L’objection contient une part de vérité ; elle nous met en garde contre la prétention de vouloir saisir toute la réalité selon une seule perspective. Toutefois, pour avoir des connaissances précises, nous sommes forcés de délimiter notre champ d’observation.

Or, dans le cas qui nous intéresse, l’être humain présente des périodes de croissance, de maturité, de vieillissement. Il nous est possible de suivre l’homme et la femme dans toute leur évolution et, au moment où nous voyons que les différences atteignent leur plénitude, de nous arrêter afin de consigner les caractéristiques qui structurent la masculinité et la féminité. Tel est l’angle sous lequel le travail a été conçu.

Il n’est pas question de considérer les individus dans leurs contextes sociaux. C’est une étude de l’homme et de la femme pris en eux-mêmes, indépendants de leurs milieux et de leurs situations. Le but de cet ouvrage est de mettre en relief les caractéristiques essentielles des sexes.

Cependant, il est impossible de percevoir la masculinité et la féminité si ce n’est à travers des situations définies ; la nature humaine est conditionnée au milieu dans lequel elle évolue. Il faut donc prendre des exemples concrets pour mettre en valeur les particularités des sexes. Mais, par delà les cas analysés, il est nécessaire d’exercer sa pénétration intuitive pour saisir ce qui fait l’homme en général et la femme en général.

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Champs d’action du chercheur

Il m’a donc fallu un très large champ d’expérience. Heureusement les circonstances m’ont permis de recevoir des confidences d’enfants, de célibataires, de fiancés, de mariés, de divorcés, de remariés, de veufs, de dévoyés, d’honnêtes gens, de mystiques.

La multiplicité des cas ne suffisait pas ; il était indispensable de franchir les barrières sociales. Pour cette raison j’ai considéré de près : paysans, ouvriers, bourgeois, nobles, travailleurs manuels de tous genres, travailleurs intellectuels de tous savoirs.

Bien que cette étude s’appuie sur le comportement particulier des Français et des Françaises, je ne me suis pas contenté de limiter mes recherches aux individus d’une nation particulière. Bien au contraire, j’ai voulu contrôler mes observations en étendant mon champ d’investigations à l’étranger. De sorte que j’ai pu éliminer ce qui me paraissait particulier à un pays et mieux percevoir certains côtés humains qui sont moins évidents dans des mentalités déterminées.

Le travail de recherche se complique par le fait que la masculinité et la féminité subissent continuellement des avances et des reculs suivant les époques et les pays. Mais, d’une façon générale, il nous est possible d’observer une certaine stabilité de l’homme dans le monde alors que la nature féminine présente de très grandes variations. Ainsi notre époque est nettement caractérisée par une régression notable de la féminité au profit d’une identification de la femme par rapport à l’homme.

Ceci m’oblige à préciser que, si je crois avoir mis en valeur les véritables caractéristiques permanentes de l’homme et de la femme, il n’en reste pas moins vrai que mes analyses portent sur un contexte national défini. Les esprits sérieux et observateurs pourront, je le souhaite, lire ce livre avec profit en ayant soin de l’adapter à leur milieu particulier.

En outre, si nous voulons que l’observation soit positive, il est nécessaire que la réalité soit prise sur le vif ; il faut donc éviter de fausser les conditions naturelles par une transplantation des individus dans un milieu artificiel de laboratoire. Aussi mon terrain d’étude fut-il la rue, les prisons, les hôpitaux, les champs de bataille, les collèges, les ateliers, les foyers.

Grâce aux conseils donnés, j’ai pu suivre de près les différentes réactions des deux natures humaines. Il m’a donc été permis de contrôler le bien-fondé de mes constatations.

II était encore indispensable de prolonger les mêmes observations durant de très longues années. C’est pour cette raison que depuis plus de vingt-cinq ans je fixe mon attention sur les natures masculine et féminine.

Toutefois, ma recherche n’a pas été menée comme un simple enregistrement. Elle a demandé de laborieuses analyses poursuivies avec méthode.

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Les risques en psychologie

D’aucuns se figurent qu’une longue pratique des êtres humains leur donne le droit de parler de psychologie ; leurs professions les ayant mis en contact avec une catégorie de personnes : prisonniers, malades, ouvriers, patrons, élèves, soldats, semblent leur conférer la possibilité de parler en connaissance de cause de l’homme et de la femme en général. Malheureusement, en psychologie des sexes, il ne s’agit pas seulement d’avoir des observations très variées, mais encore et surtout de se préoccuper de constater systématiquement. C’est une étude qui exige une orientation de pensée ; or, les nécessités professionnelles obligent les individus à détourner leur attention des psychologies pour l’orienter vers des obligations étrangères. Bien sûr, à la longue, on finit par avoir quelques bribes de savoir, mais pour qu’une observation soit scientifiquement valable, il faut qu’elle soit voulue, constante, méthodiquement conduite, systématiquement dirigée sur tous les plans de la réalité vivante.

Le chercheur n’est pas encore au bout de ses peines lorsqu’il a pu se situer socialement en une position qui lui offre la possibilité d’une observation ample, variée et durable. Il lui faut encore bien connaître la méthode d’investigation et en savoir pratiquer le délicat maniement. En effet, le psychologue n’est pas un simple « enregistreur » de réactions ; il est celui qui provoque ou reçoit des aveux ; or, deux facteurs sont en présence : la personne qui se confie et la personne qui reçoit la confidence.

Quelques-uns croient avoir fait œuvre de science parce qu’ils ont collectionné une masse de réponses obtenues à l’occasion de questions posées. On établit un questionnaire, on choisit une catégorie de personnes à qui on demande souvent de répondre par un oui ou par un non.

Un tel procédé est basé sur une grave confusion entre les notions d’opinion et d’état psychique. L’éducation, les lectures, les expériences personnelles se fusionnent en un « tout » : l’opinion. Celle-ci peut être très répandue sans, pour cela, correspondre à une réalité psychique. En psychologie, il ne s’agit pas de savoir ce que l’on pense, mais bien de savoir ce que l’on est. Il n’est pas rare de rencontrer des personnes qui émettent des idées qu’elles proclament être l’expression de leurs psychologies… et pourtant elles avouent, après quelques années, avoir souffert atrocement d’avoir vécu selon leurs conceptions. Que de fois les jeunes gens imaginent leur vie conjugale selon « leurs psychologies » et sont si malheureux d’avoir mené une existence commune selon leurs opinions !

Aussi le psychologue doit-il faire un véritable travail de décantation pour trouver le plan de séparation entre ce qui est une opinion et ce qui est un côté authentique de la psychologie humaine. En effet, ce n’est pas toujours ce que l’on raconte qui constitue la vraie confidence, mais bien la manière de le dire ; les gestes, les expressions du visage, les intonations de la voix, le comportement général sont parfois très révélateurs et peuvent donner un démenti continuel aux paroles dites.

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Comment exploiter une confidence en psychologie ?

L’observateur risque, cependant, de tomber dans un autre excès et, sous prétexte que ce qui est confié ne correspond pas toujours à la réalité, il peut donner aux paroles dites de fausses significations.

Il m’est impossible de signaler ici toutes les difficultés qui surgissent au cours d’une confidence ; je tiens, toutefois, à faire remarquer deux tendances généralement perceptibles.

Tout d’abord la personne qui se confie peut manifester une difficile « mise à nu » de son état psychique. Sous une forte émotion, elle peut s’enhardir jusqu’à se livrer d’un jet ; mais, se ressaisissant, elle risque de se replier derrière une histoire plus ou moins inventée. Je ne parle pas des personnes qui aiment paraître « fermées » pour provoquer de la part du psychologue toute une délicatesse afin d’en retirer un certain plaisir.

En effet se manifeste ici la seconde attitude. Le plaisir de la confidence n’est pas un vain mot. II existe d’agréables sensations à se faire analyser. L’agrément peut même être si fortement ressenti que les réels états psychiques du début se transforment en états imaginaires. S’ils ne prennent pas garde, les psychologues peuvent être induits en erreur et, sans vouloir mettre leur bonne foi en cause, je suis persuadé que certains ont été le jouet de personnes qui ont brodé sur leurs cas.

La position du chercheur est, elle-même, fort délicate. S’il ne doit pas confondre opinion et réalité psychique, il doit éviter une attitude de scrutateur scientifique ; il risque de provoquer involontairement chez ceux qui voudraient se confier deux réactions possibles : un étalement complaisant de leurs états psychiques ou une dissimulation effectuée souvent derrière un mensonge. De part et d’autre, les confidences ne sont point naturelles et les psychologies ne sont livrées que très déformées.

Pour éviter ces difficultés, le psychologue possède le moyen d’orienter l’attention de la personne vers une solution pratique du problème. L’analyse psychologique qu’il fait à cette occasion n’est qu’un moyen pour atteindre une meilleure solution. Il peut ainsi pénétrer très discrètement la vitalité d’autrui sans provoquer des réactions qui risquent de fausser l’observation.

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Importance du contexte psychologique

Ce travail d’investigation n’est pas encore suffisant. Certains pensent que le ramassage de faits alignés selon leur apparentement constitue la garantie d’une science positive. Je suis loin de le croire ; tant qu’un travail d’analyse des faits n’a pas dégagé les caractéristiques psychiques qui y sont contenues, il n’y a pas de science véritable, d’autant qu’un fait rapporté est toujours déformé pour la raison bien simple que l’auteur ne peut jamais donner toute la richesse réelle du contexte dans lequel le fait s’est déroulé ; c’est sur place que le psychologue doit tenter sa délicate analyse.

Ici encore d’autres dangers guettent l’observateur. Il peut interpréter les faits en fonction d’une théorie préconçue. Or, le fait psychique est si délicat et les moyens de contrôle sont si fragiles qu’une prudence soutenue est exigée pour parvenir à une connaissance solide.

Si le psychologue prend toutes les précautions souhaitables, il voit apparaître peu à peu des constantes psychiques. Des expériences nouvelles viennent accentuer les lignes déjà perçues. Ainsi lentement et progressivement les caractéristiques surgissent du contexte psychique lui-même sans intervention de théories artificielles.

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Remarques sur le « normal » et l’ « anormal »

Ne cherchez pas dans ce travail une analyse concernant les cas pathologiques. Il n’est question que de la psychologie normale.

Il ne sera donc pas étonnant de vous retrouver, cher lecteur et chère lectrice, dans les pages qui vont suivre. D’aucuns s’imagineront même que ce travail n’apportera rien de nouveau… puisqu’ils savaient cela d’avance. Je leur demande de ne pas porter un jugement aussi inconsidéré ; car je n’ai nullement l’intention de quitter le normal pour décrire du fantastique, du rare, de l’étrange. Ce que je cherche, par delà les faits que vous pouvez vous-mêmes constater chaque jour, c’est une explication biologique. Je ne veux pas décrire votre comportement, mais vous faire comprendre ce que vous êtes par nature normale.

Or, cela presse si nous ne voulons pas être tous considérés scientifiquement comme des anormaux qui s’ignorent. Nous pouvons être, à juste titre, effrayés de certains diagnostics.

Que les médecins, les psychiatres, les psychanalystes me comprennent bien surtout. Je ne veux en aucun cas dénigrer leurs savoirs si utiles. Mais je veux leur poser un problème de conscience ; il s’agit ici de l’humain sur lequel ils ont une responsabilité directe : combien de temps les a-t-on astreints à étudier la psychologie normale ?… alors sur quel étalon exact de référence doit-on se baser pour décréter des anomalies psychiques ? Car une réalité n’est anormale qu’en fonction du normal.

Je sais parfaitement qu’il existe un principe selon lequel l’anormal est considéré uniquement comme du normal grossi. Il s’ensuit donc qu’en percevant chez un individu les tendances les plus naturelles, nous y découvrons des racines d’anomalies…

Que ce principe nous mette sur la piste de certaines nouvelles connaissances, je ne le conteste pas. Mais se maintenir à ce principe pour considérer les individus, c’est oublier un phénomène élémentaire : par le fait même qu’un côté de la nature humaine est démesuré, le normal n’est plus ; il change radicalement de nature et l’anormal n’est nullement dans le prolongement du normal.

Or, nous savons que les études de psychologie pratique ont été basées sur la recherche des anomalies. De cette position on aboutit à une référence inverse : on considère le normal en fonction de l’anormal. Comment donc s’étonner de voir avec quelle facilité on finit par anormaliser les individus les plus équilibrés.

La référence à l’anormal est si courante que l’on se fait gloire de porter en soi quelques petites anomalies. On se vante même d’avoir son petit complexe. Vraiment sait-on ce qu’est un complexe ? Il ne s’agit pas d’un petit travers, d’une négligence d’éducation, d’une crainte momentanée, mais d’une profonde défectuosité qui mérite des soins sérieux. C’est alors que les spécialistes prennent toute leur importance humaine.

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Importance de la biologie

L’étalon normal de référence est-il unique ? Lorsqu’un homme ou une femme viennent demander conseil, sur quelle psychologie normale se base-t-on pour estimer leur état de santé ? Les biologies masculine et féminine sont-elles les mêmes ? Se réfère-t-on à une psychologie neutre ou à sa psychologie personnelle ? Or, il n’existe pas de psychologie neutre : on est du type masculin ou du type féminin, et nous n’avons pas à juger autrui en fonction de notre propre psychologie, mais en fonction de sa psychologie sexuée.

Je viens d’employer le mot de biologie en parlant de psychologie. Certains pourraient regimber devant cette confusion apparente.

Si nous conservons au vocable : biologie son véritable sens, nous savons qu’il signifie : étude de la vie. Or, la réalité vivante est si complexe qu’elle exige des disciplines variées qui essaient de la capter sous de nombreux angles ; nous avons par exemple la physiologie, l’embryologie, l’évolution… et j’en passe. Le comportement de l’individu avec ses réactions, ses impulsions internes, ses plaisirs, ses peines, fait aussi partie de la biologie ; il s’agit, en effet, de la vie sous un autre aspect ; la psychologie est bien une science de la vie humaine. C’est commettre une restriction injustifiée que de réduire la biologie à quelques côtés de la réalité totale. La biologie comprend l’étude de toute la vie, étude qui répartit la tâche d’investigation en disciplines distinctes.

N’ayez crainte du mot : étude ; il n’y aura aucun terme technique, aucune statistique, aucune courbe tracée… Je sais que cela ne fait pas très scientifique ; mais je ne cherche qu’à communiquer avec le plus de personnes possible afin que mes efforts atteignent leur but humain.

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Confusion entre « sexué » et « sexuel »

Malgré mon désir de vous permettre de commencer tout de suite la lecture du livre, je dois, par respect pour vous, préciser encore quelques points très importants.

Tout d’abord nous avons à nous méfier d’une confusion assez répandue dans la mentalité actuelle : la confusion du sexué et du sexuel qui sont pourtant deux valeurs distinctes.

En effet, au cours du développement normal, les sexes manifestent une progressive divergence biologique. Parvenus à la maturité, l’homme est masculin dans toutes ses puissances et la femme est féminine dans toute sa vitalité ; ils sont, l’un et l’autre, totalement sexués.

En revanche, le côté sexuel est la fonction reproductrice qui est sous-tendue d’une sensibilité particulière. Cette fonction ne constitue qu’un côté de la réalité humaine. Il est évident que, dans certains cas, l’activité sexuelle peut prendre des proportions démesurées et envahir tout le champ de la conscience et même de l’inconscience de l’individu ; celui-ci se trouve alors uniquement axé dans un sens déterminé ; mais c’est là un cas d’anomalie.

Une observation menée sur toute l’étendue de la réalité humaine montre que les individus normaux ont une vitalité partiellement sexuelle dans une nature totalement sexuée.

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Importance de l’objectivité

Un autre point est à signaler : comme toute science de constatation, on ne démontre pas en psychologie : on montre. Pour qui ne sait pas observer à son tour, cette étude est sans force.

Toutefois, pour bien observer, il faut être libre de tout préjugé. Or, dès qu’il est question de différences entre les sexes, des réactions diverses surgissent.

Certaines personnes, et ce sont en général celles qui ont l’heureuse fortune d’avoir une personnalité développée en harmonie avec leur sexe, se sentent apaisées et confirmées dans leurs impressions intimes.

D’autres ne peuvent admettre de différences entre les sexes : la femme n’est-elle pas « égale » à l’homme ?

Les individus qui adoptent cette dernière opinion sont en général de purs théoriciens scientifiques, philosophiques, politiques ou des sentimentalistes dont la sensiblerie exacerbée ne saurait supporter la moindre différence en principe, car dans l’existence quotidienne leur comportement est souvent tout autre.

Les femmes qui regimbent contre les différences entre sexes se montrent ou déféminisées et, par conséquent, ne peuvent sentir que très difficilement les profondes finesses des psychologies humaines, ou féminines, mais n’acceptent de différences entre les sexes qu’à la condition que l’on reconnaisse à la femme toutes les qualités féminines que ne possède évidemment pas l’homme, et, en plus, les qualités masculines, en ayant bien soin de décanter les défauts qui ne sont souvent que des conséquences trop accentuées des qualités masculines.

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Notre propre expérience de l’être humain

Ce livre n’est pas qu’une étude théorique. Il contient une science ayant comme fin la recherche du bonheur de l’être humain.

Certes, on nous invite de plus en plus à contempler les merveilleuses découvertes réalisées dans les univers de l’infiniment grand et de l’infiniment petit. L’être humain scrute les mondes des étoiles et des atomes, mais… il ne se connaît pas.

Tiraillé entre ces deux infinis, il se voit réduit à un point négligeable face à l’infiniment grand ou se croit un géant au regard de l’infiniment petit. Il ne sait plus s’il est « néant » ou « tout ». Ballotté entre un découragement absolu et une espérance folle, il se demande où peut bien être sa place dans cet univers.

Si l’être humain tournait vers lui-même son regard, il découvrirait, au plus profond de sa nature, la perspective humaine. Il percevrait un troisième infini qui est bien le sien ; il comprendrait qu’entre l’infiniment grand et l’infiniment petit il y a l’infiniment profond.

Ce n’est qu’avec peine que nous pouvons progresser dans cette perspective. Les vitalités humaines sont trop riches pour nous livrer d’emblée leurs secrets. Certes, les exemples que j’avance sont pour la plupart connus. Cependant, une lecture trop rapide de ce livre risque d’être une cause de graves incompréhensions. Ce n’est pas en un clin d’œil que l’on peut apprécier un infini qui se profile à l’horizon !

Vous pouvez découvrir à votre tour des faits qui illustrent mes observations. Je vous demande, toutefois, d’être prudents dans l’appréciation des cas concrets. Je ne veux nullement insinuer que personne ne soit capable de porter un jugement valable en psychologie ; mais il m’est arrivé de constater que des auditeurs se soient précipités, après des causeries, pour me faire part de leurs impressions. Les cas, vus de plus près, n’ont pas toujours révélé ce que l’on pensait y découvrir. Une sage prudence reste de mise, et non une crainte qui provoque un refus de voir.

Si vous ne trouvez pas dans vos expériences passées ou présentes des illustrations à mes constatations, je crois qu’il serait sage, avant de porter un jugement de critique négative, de vous souvenir de deux choses : tout d’abord on ne sait pas toujours voir, non seulement par préjugé, mais tout simplement parce qu’il faut posséder une certaine habitude de l’analyse psychologique ; ensuite, il est nécessaire de se rappeler que chacun, dans un milieu défini, n’a pas sous son regard toutes les variantes de la nature humaine clairement visibles. La lecture de ce travail permettrait alors de ne pas laisser inaperçues des particularités des sexes, lorsque les circonstances fourniront l’occasion de les avoir sous les yeux.

Le champ de mes longues observations est un monde d’êtres concrets avec leurs joies et leurs souffrances. Si, malgré mon souci de ne blesser personne, des lecteurs et des lectrices se reconnaissent avec peine, qu’ils sachent bien qu’ils n’ont jamais été visés. Mon but est d’apporter à chacun les observations effectuées sur de multiples cas. Aucune de mes remarques n’est fondée sur un fait particulier ; un tel procédé violerait le principe même d’une recherche sérieuse.

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Remerciements et intentions de l’auteur

Je profite de l’occasion qui m’est offerte pour dire toute ma reconnaissance à ceux et à celles qui sont venus m’apporter toute une richesse d’expériences vécues, me permettant, à leur insu, de définir les caractéristiques humaines qui me paraissent bien être celles des psychologies masculine et féminine.

Tiré directement de l’existence concrète, mon travail est destiné à la réalité humaine. Ce n’est pas une intention purement scientifique qui m’incite à publier ce livre, mais l’espoir de venir en aide à ceux qui souffrent et cherchent avec avidité le bonheur. Mon ouvrage n’est qu’un moyen et non un but. Il doit être lu dans cette perspective pour être compris et reçu comme le désire son auteur. Le vrai livre, c’est la VIE CONCRÈTE ; le vrai but, c’est VOUS, cher lecteur et chère lectrice.

Mais le livre de la VIE est fort difficile à déchiffrer. Il est bon de consulter des livres qui traitent de cette Réalité Concrète. Après une lecture lentement réfléchie, cet ouvrage - homme ET femme - pourrait vous aider à trouver ou à retrouver le Chemin du Bonheur.

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