Le tablier de ma grand-mère !

Irremplaçable !

Le principal usage du tablier de ma grand-mère était de protéger sa robe de jour (à ne pas confondre avec sa robe de sortie, qui était celle qu’elle mettait pour aller en ville !). La robe de jour, celle qu’elle mettait en se levant tous les matins et qui faisait toutes les saisons était inusable, je ne lui en ai jamais connu d’autre.

Mais en plus de cela, le tablier de ma grand-mère avait de multiples usages.

Il servait de gant pour retirer une poêle ou un plat brûlant du fourneau.

Il était utilisé, sans aucune retenue, pour essuyer nos larmes (et quelque fois les siennes), et , à certaines occasions, pour nettoyer les frimousses salies, dans un envol de tendresse quand elle nous serrait contre elle, pour nous empêcher de fuir.

Depuis le poulailler, le tablier servait à transporter les œufs, les poussins à réanimer, et parfois les œufs fêlés qui finissaient dans le fourneau, alimentant le feu qui soudain, par je ne sais quelle alchimie, devenait plus vivace.

Quand des visiteurs étrangers arrivaient, le tablier servait d’abri aux enfants timides que nous étions parfois et quand le temps devenait plus frais, Grand-Mère s’en emmitouflait les bras. Ce bon vieux tablier faisait office de soufflet, agité au-dessus du feu de bois, il nous protégeait de la pluie durant le court instant qu’il fallait pour traverser la cour et arriver jusqu’à la petite cabane qui servait de toilettes.

C’est encore lui qui transbahutait les pommes de terre et le bois sec jusqu’à la cuisine, qui servait à ramasser les pommes trop tôt tombées du pommier.

Dans le potager, il servait de panier pour les nombreux légumes : après que les petits pois aient été récoltés, venait le tour des choux en fin de saison, il était utilisé pour ramasser les châtaignes et les noix. Quand il déversait sa cargaison sur la table de la cuisine, celles ci roulaient partout et nous nous élancions à leur recherche sous les meubles, pour les jeter à nouveau dans le tablier grand ouvert.

Quand des visiteurs arrivaient d’une façon impromptue, c’était surprenant de voir avec quelle rapidité ce vieux tablier pouvait faire la poussière !

À l’heure de servir le repas, Grand-Mère allait sur le perron agiter son tablier, et les hommes aux champs savaient aussitôt qu’ils devaient passer à table.

Grand-Mère l’utilisait aussi pour poser la tarte aux pommes toute craquelante sur le rebord de la fenêtre pour qu’elle refroidisse… Mais le meilleur usage du tablier était quand il se transformait en berceau ou en ambulance quand l’un ou l’autre d’entre nous, ses petits enfants, tombait (c’était le terme consacré) malade ou souffrait d’un malaise.

Il faudra de longues années de recherche, pour que quelqu’un invente quelque objet qui puisse remplacer le bon vieux tablier de ma Grand-Mère !

Vos témoignages

  • jeanne-marie 8 octobre 2012 14:49

    pour ma grand-mère l’histoire est la meme racontée plus haut ,mais c’est aussi du tablier de ma mère qui a servi a toutes ses choses là et j’ai fait mon premier tablier a 11 ans et puis reçu mon premier nouveau . A l’ecole nous avions un tablier noir avec les poignets et le col blanc, en satin pour les plus nantis en coton pour les autres ,ont faisent briller les souliers avec le tablier . Maman (et nous les filles aussi ) mettions le tablier toute la semaine et avions un propre le dimanche apres la messe ,nos tabliers etaient laver , amidonnés et soigneusement repassés . j’ai encore mon premier tablier et le tablier de ma maman et j’ai 68 ans .

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