Référendum sur la constitution de l’Europe

Il est de notoriété publique que les français ne répondent pas à la question posée lors d’un référendum.

Alors, pourquoi ne leur poser qu’une question ?

Lors du Référendum sur l’adoption de la constitution de l’Europe, les français vont, une fois de plus, se tromper de cible et utiliser la consultation du référendum pour manifester leur opinion concernant la politique intérieure du pays.

Retour Sommaire

Que faire alors ?

Il me semble qu’un référendum comportant plusieurs questions permettrait un avis plus nuancé en séparant la politique intérieure de l’avenir de l’Europe :

  • Politique intérieure
    1. « Êtes vous globalement satisfait de la politique à long terme mise en place actuellement en France ? »
    2. « Pour vous permettre d’en être éventuellement satisfait, auriez-vous besoin de mieux la comprendre ? »
  • Europe
    1. « Acceptez-vous que l’Europe se dote d’une constitution ? »
    2. « Acceptez-vous la constitution de l’Europe sous sa forme actuelle ? »
Retour Sommaire

Intérêts de cette quadruple interrogation

  • Politique intérieure
    1. Permettre aux français d’exprimer leur grogne
    2. Leur faire prendre conscience que ça pourrait être mieux si le gouvernement communiquait mieux [1]
  • Europe
    1. Permettre au français de montrer leur attachement à l’Europe
    2. Permettre à ceux qui, attachés à l’Europe, sont gênés [2] par des points du projet actuel de constitution, de le refuser
Retour Sommaire

Pour aller plus loin

Retour Sommaire

Qu’en pensez-vous ?

[1Et faire se bouger le gouvernement à ce niveau !

[2Par exemple, moi, je suis gêné par ce refus d’inscrire dans le préambule la mention des origines historiques chrétiennes de l’Europe

Vos témoignages

  • > Référendum sur la constitution de l’Europe 30 novembre 2004 20:17, par Richard Trigaux

    Je pense que e projet de constitution proposé par Mr Giscard contient des points positifs, notamment reconduire les institutions européennes actuelles (présidence tournante), ou souligner que la délégation de souverainneté se fait sur une base volontaire pays par pays, ce qui permettra d’éviter de se retrouver avec un gouvernement fédéral à l’américaine où la volonté de chaque état devient insignifiante.

    Par contre je ne comprend pas du tout ce que veut dire que l’europe aurait un système économique « social hautement compétitif ». On nage dans le flou le plus complet : cette expression n’est défini dans aucune des pourtant nombreuses écoles de pensée économique. De plus le social et la compétition sont hautement contradictoires, comme TOUT LE MONDE sait. Il aurait été bien plus utile de préciser par exemple quels domaines seraient compétitifs, et quels domaines seraient protégés (santé, éducation, minimas sociaux…) Plutôt que de vouloir faire passer à tout prix je ne sais quelle pillule hyper-capitaliste, il aurait été bien plus simple de définir comme priorité la prospérité de tous les citoyens, sans s’engager dans un choix d’un système économique unique (le capitalisme amoral à l’américaine) qui risque de tout bloquer dans les prochaines décennies.

    Quant aux origines spirituelles de l’Europe, elles sont mentionnées. Mais mentionnées, sans plus. Certains regrettent, nons sans arguments très valables, que le christianisme ne soit pas mentionné. Cela n’a pas été fait, pour, je pense, une bonne raison. Car, même si le christianisme reste l’influence la plus forte, il y a bien d’autres influx spirituels qui ont faconné notre morale ou au moins notre culture : religions celtes ou nordiques (que serait l’Europe sans druides ni walkyries), cultes initiatiques gréco-romains (dont on trouve encore des survivances dans le folklore ou les noms de lieux) le judaïsme, les gnostiques (cathares) arianistes et autres branches chrétiennes disparues, les Magyars (le nom de leur capitale a même origine que Bouddha) et plus récemment l’Islam (Croatie, dont l’adhésion est déjà envisagée). Sans compter le foisonnement mythologique, ésotérique et philosophique du Moyen Age et l’énorme édifice philosophique accumulé depuis la Renaissance.

    Bref un texte très fouillé et précis quand il parle d’administration, et très brouillon et vague sur tous les sujets importants. Personellement, je pense qu’il est bien que l’Europe ait une constitution, mais je ne voterai pas pour ce projet trop vague et trop orienté.

    J’aurais aimé quelque chose qui ait du souffle, qui parle de bonheur, de solidarité, de rêves et de projets, quelque chose qui puisse se chanter sur l’air de l’hymne européen ! Un texte du 21e siècle, qui parle de spiritualité non pas aux origines, au musée, mais dans notre avenir et dans nos projets de vie. Rappelons nous que toutes les utopies depuis la révolution (république, communisme, hippies, communautés…) ont échoué faute de moyen pour réellement être capable d’incarner nos idéaux. Ce moyen existe, c’est la spiritualité intelligemment vécue et appliquée.

    Oh quel magnifique rêve…

    • > Référendum sur la constitution de l’Europe 9 juillet 2005 23:28, par Richard Trigaux

      La première impression ci-dessus résultait de la lecture du début du texte. Mais une lecture plus soutenue montre de nombreuses contradictions et ambiguités, qui rendaient le texte inutilisable, voire dangereux. Aussi je ne regrette pas que le référendum l’ait rejeté… tout en regrettant sincèrement que l’Europe n’ait pas de constitution valable.

      Ce que je trouve particulièrement ordurier est la manipulation coordonnée par les politiciens et les médias pour tenter de faire croire que le refus des Français était dû à des motifs mesquins, voire à la xénophobie !! Ces injures grossières jetées gratuitement à la face de nous tous sont heureusement contredites par les sondages, voir l’article de Philippe Hubert et Samuel Jequier sur le site de l’Ipsos : outre le non « de gauche » peu surprenant face à ce texte hyper-capitaliste, il y a eu aussi un non salutaire de ceux qui ont lu le texte, et qui se sont rendus compte du danger qu’il représentait.

      Même les opposants « socialistes » à cette constitution se sont montrés finalement aussi manipulateurs et arrogants, en rejetant l’article II-70 qui garantit la liberté religieuse, sans apparemment se rendre compte que cet article n’est autre que l’article 18 de la déclaration universelle des droits de l’homme… Oui, vous avez bien lu, il y a, en France, en 2005, des élus, des grands politiciens « démocrates » qui s’opposent aux droits de l’homme… Ainsi ces gens voudraient que l’on ne pratique que « en privé ». Mais comment fait-on pour être altruiste en privé et pas en public ? Pour être pudique en privé et pas en public ? Pour être honnête en privé et pas en public ? Ces gens sont fous, et des graines de dictateurs, rappelons nous comment cela s’est passé en URSS et comment ça se passe toujours en Chine.

      Et puisque ces menteurs disent que je n’aime pas les Polonais, je dis ici au contraire un grand hourrah aux Polonais : je suis content que ce pays, si longtemps opprimé et occupé, puisse maintenant s’exprimer à jeu égal avec les grands pays d’Europe, et qu’ils aient en particulier pensé à défendre une liberté si précieuse que certains voudraient nous faire abandonner. Ils en connaissent le prix, eux, de cette liberté, après 40 ans d’intégrisme athée.

      Décidément l’Europe c’était une bonne idée, mais pas à metre entre toutes les mains. Vive l’Europe et les plombiers polonais !

Revenir en haut